This is my destiny

Ah Demerios, Demerios. Petit oiseau fragile, qui ne se laisse toutefois pas abattre. Toi qui préfères voler de tes propres ailes que de rester dépendant de ta famille. Toi qui es atteint d'une maladie depuis ton plus jeune âge, détruisant progressivement ta vue. On t'aime ou on ne t'aime pas. Cependant, lorsque l'on prend conscience généralement de ton handicap, on te prend en pitié. Bien entendu, tu n'apprécies guère que l'on te suive juste parce que "ne le trouves-tu pas malheureux ? Tu sais, il ne pourra plus jamais voir le monde.". À ces personnes-là, tu ne te prives pas à te montrer plus aigri que d'ordinaire. Sans pour autant chercher délibérément ou non, à les blesser. Car peut-être qu'au fond, ils n'ont pas besoin de subir tes sombres humeurs. Choisissant avec soin les mots qui conviennent pour chaque individu t'entourant. Les dialogues construits, avec de vrais échanges ne sont ils pas des bénédictions provenant directement des entrailles de la terre ? Tu souhaites la reconnaissance des gens, que l'on te remarque enfin pour quelque chose d'utile.

Peut-être est-ce pour cela que ton travail est toute ta vie. Celui qui te permet d'exister, de rendre le bonheur comme on a pu le faire avec cette prothèse. Tu laisses tes idées venir jusqu'au bout de tes doigts et par extension, sur des feuilles éparpillées un peu partout. Car même si tu es réglé par moments comme une montre pour garder un rythme précis, tu n'en reste pas moins un homme un peu désordonné. Tu as trop de pensées que tu souhaites matérialiser, que la place commence à manquer. Emmagasinant encore et encore les piles, jusqu'à ce qu'il ne s'agit plus de simples feuilles, mais d'un véritable roman. Il faut dire que parfois tes nuits se transforment en de problématiques périodes d'insomnies. La douleur t'empêchant de laisser ton esprit voguer vers mille et un rêve. Alors tu '' profites '' de ces moments-là pour t'évader d'une manière. Quelque chose de plus indigeste selon des individus dis normaux. Difficile que de pouvoir allier vie personnelle et professionnelle. Tu ne le sais que trop bien et c'est avec malheur que celles pouvant partager potentiellement ta vie, en fait les frais. Tu éprouves ce fameux sentiment, là n'est pas la question. Les premiers mois sont souvent accompagnés de mots doux, de sourires affectifs et de gestes réconfortants. Jusqu'à ce que ton travail te rappelle à l'ordre. Que ton handicap t'apportes une fois de plus, un sentiment de déprime et de solitude. Tu n'as qu'à ouvrir ton cœur à cette femme ou cet homme qui t'accepte pour ce que tu es et non, ce que tu aimerais être. Et pourtant, tu préfères te renfermer dans ce qui semble te correspondre le mieux. Voilà pourquoi à l'heure actuelle, tu te retrouves encore sans moitié.

Seul Sigurd est à tes côtés, prenant place sur l'oreiller voisin ou venant se lover contre ton cou. Ce petit mangolin recueillis deux ans auparavant, alors qu'il n'était qu'un petit inoffensif, orphelin. Tu l'as nourri pendant un moment, tu es devenu sa mère de substitution. Vous avez une vie quelque peu similaire, tu le considères comme ton enfant. Ce charmant petit mammifère qui, jamais ne viendra te gronder, chercher à te prendre en pitié.

Tu n'as que peu d'intérêt pour ton apparence. Les cheveux longs ou courts, est-ce que cela change réellement grande chose en la personne que tu es réellement. Des ongles soignés, des vêtements fraîchement repassés. Le physique n'est qu'une enveloppe matérielle pour le plus important, à savoir l'âme. Alors il n'est pas rare que sur un coup de tête, tu prennes le ciseaux sur ton bureau et que tu viens couper ta magnifique queue de cheval. Au pire, il y aura toujours le fameux baume capillaire pour arranger ce désastre. À la rigueur, le point prouve potentiellement te sentir mal à l'aise au niveau de ton physique est ce qui a rapport avec ta race. Car tu n'es pas seulement un humain. Non. Tu es aussi le fruit de l'union avec une déméade, ta mère. Des zones aussi dure que de la pierre par ci et par là. Leur couleur presque noirâtre venant contraster avec la blancheur de ta peau. Tu ne les verras certainement plus à terme et pourtant, ces '' imperfections '' tu ne souhaites qu'une chose. Pouvoir les cacher à autrui grâce à de larges toges. Tu le sais que cela fait partie de ce que tu es. De l'amour entre tes parents. Mais il t'est difficile que de chasser cette idée qui est que tu as l'impression que cela n'est qu'une maladie supplémentaire. Qui sait, dans d'autres circonstances, tu aurais pu penser différemment. Toutefois, s'imaginer cela est utopique. Rien ne peut défaire les zones rocailleuses. Pas même la plus puissante formule alchimique. En y réfléchissant bien, cela reviendrait à tuer la race de ta maternelle et par conséquent, sa présence en elle-même. Chose inimaginable. Et à cause de cette peur tiraillant tes entrailles, tu n'as que rarement, voir jamais le don qui en découle. La fameuse teramagie, pourtant la représentation même d'une partie infime des pouvoirs de la Déesse Ynistiolle. Simple novice en la matière, même à l'aube de ta trente-septième année.

Ta curiosité est sans limite. Tout semble potentiellement faire écho en toi. Notamment, lorsque cela touche l'alchimie ou une possible découverte. Si l'alchimie est un dérivé lointain de la lithomancie, alors il y a de fortes chances que pouvoir à leur tour utiliser les pierres de la même façon. Et en se positionnant du côté de la cité phare Asellus, avec ses portails et ses ancres. Il y a certainement moyen de pouvoir allier une épée fièrement forgée par un nain avec un rubis et ainsi donner, une lame aux flammes éternelles. Capable à la fois de trancher que de brûler.
En alliant plusieurs alliages, peut-être qu'il y a la possibilité de créer un bateaux encore plus résistant aux intempéries ou encore, un felhök capable de traverser la mer de nuages.

Oh, l'on pourrait penser de toi à travers ces paroles, que tu n'es pas abordable. Ou du moins, plutôt solitaire. Ce qui n'est pas faux en soi. Tu aimes le monde d'Ynestiia, tu aimes son peuple, tu tentes même de leur venir en aide si besoin. Sinon à quoi cela lui sert de penser autant à l'alchimie ou les recherches. Tu es resté un enfant dans le corps d'un adulte. Ayant des peurs et des rêves. Faisant preuve d'une maladresse innocente au sens relationnel. Pour toi, très peu les boissons alcoolisées. Un simple verre te suffit pour avoir la tête qui tourne, mais aussi envie de rendre tout ce qui est dans ton estomac. Bien que tu trouves les kompsari très mignons, tu ne peux pas t'en approcher. Sous peine d'éternuer jusqu'à mort s'en suive.

Et bien d'autres facettes qu'il faut savoir taire pour garder le mystère.

HISTOIRE

C'est l'histoire de la vie

C'est l'histoire d'un humain et d'une déméade de Tolgarde qui vivent un amour indestructible. Lui, un chercheur dans le domaine des progrès scientifiques. Elle, une alchimiste ayant décidé de devenir femme aux foyers. De leur union, naît deux enfants, deux garçons comparable au jour et à la nuit. Toi dans le lot, qui es-tu dans cette famille ? Toi qui as vu le jour durant l'an 564 et à qui l'on t'a donné le joli prénom de Demerios. Tu es le deuxième de la fratrie, celui que l'on peut considérer comme une erreur. Pourtant ta famille, elle t'aime, tout comme ton grand-frère de trois ans ton aîné.

Tu es né en ayant une santé fragile. Tu t'accroches de toutes tes forces, cependant la dure réalité ne te permets pas de t'enfuir dans ton petit cocon. On te découvre une maladie - assez rare d'ailleurs - qui au fil des ans, te fera perdre progressivement l'usage de tes yeux. Cela commence par l'œil gauche. Au début, il ne s'agit que d'une petite tâche qui semble te gêner, mais sans plus. Ça ne t'empêche pas de t'amuser avec tes amis, de commencer à t'intéresser un peu à la concoction de sérums avec l'aide de ta maternelle. Aussitôt ta maladie dévoilée avec les aboutissements sur le long terme, ton paternel cherche un moyen de t'aider. Une possible prothèse te permettant de garder la vue. Ou tout du moins, qui te permettra de ne pas finir aveugle. Pour cela, il faut plusieurs années de recherches et d'essais - pas forcément accepté par les compères alchimistes, mais devant tant de volonté, ils gardent leurs bouches closent.

Ynestiolle toi qui guides le peuple de Tolgarde, vient guider les pas de notre jeune Demerios. Voici une des nombreuses prières des parents pour la déesse de la terre. On te fait voir du pays, te fais découvrir Asellus, la beauté de la mer de nuages, comme de la mer tout court. Et pour ne pas oublier, tu griffonnes quelques dessins sur un petit carnet. Objet qui ne cesse de t'accompagner, même à tes trente-six ans.

Un coup de main

Bien dix ans s'écoule, avant que Noreig - le même nain ayant forgé ton ancre - pénètre dans la demeure familiale en tendant fièrement une pierre. Un caillou principalement utilisé par les lithomanciens pour sa propriété de pouvoir amplifier un sens. Dans un premier temps, il pense à s'occuper de ce qui te fait défaut, la vue. Toutefois, force est de constater que cette voie est vouée à l'échec. Car cela ne pourra pas te ramener se sens. Il est impossible de créer à partir de quelque chose qui est voué à disparaître. Alors, ils se penchent sur l'ouïe, un sens que tu commences à parfaire, afin de ne pas dépendre que de tes yeux. Qui ne tente rien à rien. Tu es un cobaye en quelque sorte, mais cela ne te dérange aucunement. Tu es tout aussi intrigué et intéressé qu'eux. Et d'une autre manière, cela ne fera rien de plus grave que ce que tu as déjà. Normalement.

Alors le projet est enfin en préparation. Un savant mélange entre plusieurs composant, pour te fabriquer un œil de verre. La greffe prend de nombreuses heures, la déesse Ynestiolle reçoit encore des prières pour ton salut. Dans cette opération, tu as certes perdu un œil endommagé, mais te voilà comme neuf. Une prothèse faite sur-mesure, reprenant le plus fidèlement l'aspect de l'organe principal. La douleur ne cessera de te rappeler le passé, mais à présent, tu vois. D'une autre manière, ceci dit. Puis, tu peux toujours compter sur l'autre côté afin de définir la forme d'un visage, les couleurs d'un paysage. Ceux qui t'ont donné un nouveau chemin à emprunter, tu ne peux que les garder dans ton cœur. Ils sont aussi ta famille, aucun remerciement ne sera jamais assez pour exprimer ta gratitude.

Le chemin de l'alchimie

C'est tout naturellement, tu souhaites prendre la même voie que ta mère. Faire les mêmes prouesses qu'elle, venir potentiellement en aide aux autres, comme on l'a fait avec ta personne. Tu as alors tout juste une quinzaine d'années. Il te faut atteindre la majorité pour prétendre à en faire ton métier. Bien qu'ayant des connaissances, tu deviens l'apprenti de monsieur Zélés. Humain résidant anciennement à Dolcyan, mais qui souhaite revenir à ses origines. Il te fait part de ses acquis, de ses expériences. Il te parle du monde, de ses rêves. Et avec lui, tu voyages. Tu partages les mêmes rêves. Même lorsque tu quittes les rangs d'apprentis, tu gardes contact. Zeles est un homme formidable, qui ne te prend pas en pitié à cause de ta maladie.

Il est temps pour toi de voler de tes propres ailes. Pourquoi pas ouvrir ta propre boutique. Te pliant aux exigences de tes clients. Tu es un maître dans l'art de confectionner le sirop des maux ou encore, le baume capillaire. Et bien entendu, lorsque tes nuits s'agrémentent de violentes douleurs, tu en oublies de dormir. Ton cerveau se met alors en marche, tu viens griffonner sur une feuille, des possibles alliances entre des plantes et des morceaux d'animaux, afin de trouver de nouvelles recettes. Tu inventes, tu développes tes idées. Toutefois, tu ne cherches pas de suite à expérimenter avec la pratique.

Tu viens aussi à t'intéresser grandement à la lithomancie. Une magie nappée de mystère, mais qui n'est pas sans te rappeler l'alchimie. D'une certaine manière, tu les relies ensemble. Peut-être qu'à force de recherche, chaque alchimiste pourra faire les mêmes prouesses avec les pierres que les autres. Cette prothèse, qui prône dans cet orifice, en est la preuve. Tu fais part de tes réflexions à tes parents, ainsi que ton ancien mentor. Ton père n'y avait pas pensé jusque-là, mais avec tes paroles tout semble s'éclaircir dans sa tête. Pourquoi n'y avait-il pas pensé auparavant ? Tu dois intégrer la guilde des érudits. Il s'agit tout du moins, du conseil donné par monsieur. Comme si ton intégration, là-bas, fera changer grandement le monde. Tu n'as encore que tout juste vingt-quatre ans à ce moment donné. Tu te laisses deux ans pour te décider, afin de savoir si cela peut te convenir et surtout à cause d'elle.

Quand l'amour sonne à ta porte

Une humaine, une amie de longue date, mais aussi une cliente des premières heures. Tu éprouves des sentiments à son égard, elle aussi, et ce, depuis plusieurs années déjà. Naturellement, vous vous mettez ensemble. Elle t'accepte comme tu es. Tu aurais pu passer la bague au doigt, si tu ne privilégiais pas ton travail à ta vie sentimentale. Au début de votre relation, cela lui est égal de te voir moins que d'ordinaire. Elle n'a qu'à passer par la boutique. Mais plus les mois passent et plus son envie s'étiole. Tu ne passes de moins en moins de nuits en sa présence, ton sommeil masqué par ton mal. Et créer te permet de ne pas perdre pied. Tu ne sais plus faire la part des choses, allier ta vie personnelle à celle professionnelle. Tu en as conscience et un beau soir, alors que tout est prêt à éclater, tu mets fin à son calvaire. Tu préfères lui redonner sa liberté, sans oublier de passer par des excuses. Vous ne vous êtes pas quitté en de mauvais termes, bien au contraire. À vrai dire, tu continues toujours de la croiser de temps en temps. Cependant, cela ne s'arrête qu'à là. Elle te fait comprendre d'une certaine manière que tu n'es peut-être pas fait pour construire une famille, bien que désireux de procréer.

Noyer le chagrin dans les recherches

Vouer à finir seul, complètement aveugle, tu noies ton chagrin dans les recherches. Tu suis finalement ce que l'on t'a conseillé quelques années auparavant. Tu ne veux pas quitter ce monde, sans avoir posé ta pierre à l'édifice. Tu es certes reconnu pour tes talents d'alchimie, mais tu ne peux te cantonner à cela. Toujours aller plus loin, trouver une raison à ton existence. Ta maladie bien que stagnante à l'heure actuelle, ne cessera de progresser. Ton œil valide peut en témoigner. Cette petite tâche au niveau de ton iris qui d'ici quelques années, recouvrira son intégralité. Et de cela, ton monde ne sera que ténèbres. Alors qui sait, peut-être qu'en alliant la guilde et ton métier de départ, tu seras en mesure de créer un antidote capable de stopper les effets. Tu t'es déjà penché sur le sujet bien entendu, mais il te manque ce quelque chose. Cette liberté d'avoir accès aux matériels réservés à ce groupe de personne. Quand bien même que tu sois le fils d'un chercheur. Les règles sont les règles.

On t'accueille avec étonnement, surpris que le nouveau venu soit un homme à l'approche de la trentaine. En règle, générale, ils se font plus jeunes. Mais ont moins d'expérience que toi. Du moins, c'est ce que ton paternel évoque lors d'un repas de famille. Tes idées attisent la curiosité des maîtres, bien que tu ne sois qu'un simple apprenti. Il ne te faut à peine une année, pour monter de grade et de devenir un compagnon. Autant dire que cela ne te crée pas que des amis. Que se soit au niveau des apprentis que des maîtres. Car tu as bien trop de projets en tête qui puissent les reléguer en arrière-plan.

On te fait voyager de part et autre du monde selon les demandes. Et quand tu daignes retourner dans ta ville natale, autrement dit quasiment une fois par jour en fonction de la proximité d'un portail, tu retournés à ta boutique. Difficile de gérer les deux ensembles, il te faut prendre une décision. Soit former quelqu'un qui sera apte à reprendre au magasin, soit le fermer tout simplement. Ou alors, donner les reines à celle qui t'as mise au monde durant tes absences. Voilà un choix fort judicieux et ta maternelle, bien que n'étant plus toute jeune est toujours autant une personne fiable pour la confection de potions et autres en tout genre.

Et maintenant ?

Tu es toujours un simple compagnon en quête de passer maître. Tu sais que tout n'a pas été rose durant ces cinq années environ. Alors que tu pensais bien faire en proposant quelques-uns de tes projets, ceux plus haut en ont profité. Pour les mettre en œuvre, mais surtout en se les appropriant. Pas par tous, cependant par ceux qui recherche le plus le pouvoir et la richesse, oui.

Mais au fond, n'as-tu pas réussi à faire évoluer les mentalités et possiblement, les conditions de vie de certains ? Oh, tu n'es pas un dieu, tu n'as pas la science infuse. Tes idées ne sont pas forcément les bonnes. Mais tu as juste cette conviction de faire le bien et cela est juste le principal. Toi Demerios, homme humain et déméade. À la santé fragile et vouée à sombrer dans les ténèbres. Tes seules armes dans ce combat ? L'imagination et principalement l'ouïe - le toucher par la même occasion -. Tu n'as encore rien vue de ce que le monde puisse te réserver.